Un mort à Athènes et le bal continue

Publié le par Debout La République Pas-de-Calais

Le prix Nobel généreusement attribué à l'Union européenne n'était que l'arbre qui cachait la forêt. La réalité que ne veulent pas voir les technocrates est que l'Europe sombre.

Alors que les dirigeants européens se réunissent dans leur Tour d'Ivoire, le peuple bat le pavé. Le décalage est de plus en plus saisissant. Aujourd'hui un nouvel échelon dans la tragédie a été franchi. Ce jeudi, un homme est mort lors des manifestations monstres à Athènes. Ce n'est pas un dangereux bolchévique qui est décédé aujourd'hui, juste un homme de 66 ans qui voulait juste défendre sa dignité.

Ce n'est plus seulement la croissance ou l'emploi qui sont en jeu. C'est bien l'Europe de la paix, celle que nos aïeux ont construit ensemble, qu'une poignée d'idéologues et de lâches sont en train de mettre en ruine. Quand Mme Merkel, protégée par 6000 policiers, est accueillie en Grèce par des croix gammés, c'est qu'il faut commencer à se poser certaines questions.

 

Ce que ne veulent pas voir les européistes béats, c'est que la zone euro est en train de craquer par les deux bouts. D'un côté, l'Europe du Sud ne peut plus supporter cette monnaie surévaluée pour son économie. Malgré tous les plans de rigueur, la dette s'alourdit. La récession et le chômage sont le seul horizon de nos amis grecs, portugais ou espagnols. De l'autre côté, l'Europe du Nord refuse catégoriquement de payer pour ses voisins du Sud.

L'euro a fait de l'Allemagne le maître absolu de l'Europe. Cette monnaie taillée dans le moule du mark profite exclusivement à notre voisin allemand. Pendant 10 ans, les Allemands ont accumulé les bénéfices de cet avantage concurrentiel. Mais aujourd'hui pour que la zone euro soit viable, Berlin doit accepter des transferts massifs aux pays du Sud. Or l'opinion allemande s'y refuse.

C'est pour cela que la chancelière allemande, avant l'ouverture du sommet, a dit aujourd'hui non à l'union bancaire et non aux Eurobonds. De même elle vient d'annoncer que la prochaine étape serait la création d'un poste de commissaire aux Affaires monétaires disposant de vastes pouvoirs sur les budgets nationaux, et notamment d'un droit de veto. On ne peut pas en vouloir à nos amis allemands. Ils ne font que défendre leur intérêt national. Aussi longtemps que l'euro existera, ils comptent en tirer le maximum de profit, quitte à faire des autres États européens des Länders.

 

Maintenant le principe de réalité doit prévaloir. François Hollande doit siffler la fin de la partie ou cette fuite en avant nous mènera à notre perte. Dans l'intérêt de tous les pays européens mais surtout pour sauver l'Europe de la paix, l'euro doit disparaitre dans les poubelles de l'Histoire.

Grâce à ce Big-Bang monétaire, nous pourrons reconstruire une Europe des Nations libres qui s'associent sur des projets à la carte pour relever ensemble les défis du XXIe siècle. Voilà l'esprit de l'Europe voulue par nos aïeux. Mais surtout voilà une construction européenne en accord avec les réalités économiques de chaque pays.

Nicolas Dupont-Aignan
Député de l'Essonne
Président de Debout la République

Publié dans Europe

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